Un récit de
ADÉLAÏDE BON

Adaptation et mise en scène
PAULINE BUREAU

Création le 27 mars 2026 à La Colline – théâtre national

SPECTACLE EN TOURNÉE EN 2025/2026

© Aude Charlier

Adélaïde, 35 ans, est violoncelliste et attend un enfant. Un jour, un coup de téléphone de la brigade des mineurs vient bouleverser son quotidien : on l’informe qu’un homme a été interpellé, suspecté d’avoir commis l’agression sexuelle dont elle a été victime enfant. Elle avait neuf ans. Elle avait porté plainte. Et elle avait oublié.

Ce réveil du passé fait écho à une autre quête : celle d’une inspectrice récemment sortie de sa retraite, chargée de rouvrir de vieux dossiers classés sans suite. Dans l’anonymat d’un bureau et au milieu de centaines de plaintes dormantes, elle repère un motif, une signature. Elle relie les cas, cherche les incohérences, fouille les scellés. Peu à peu, elle reconstitue la trace d’un agresseur en série.

On suit alors une double enquête : celle de l’inspectrice, patiente et obstinée, qui remonte le fil d’une impunité trop longtemps tolérée ; et celle d’Adélaïde, intime, vertigineuse, où les souvenirs refont surface, où les mots prennent enfin forme. L’agression, banalisée à l’époque comme un simple “attouchement”, est aujourd’hui reconnue pour ce qu’elle était : un viol.

Mais cette réouverture de l’affaire ne mène pas uniquement à la réparation : elle confronte aussi les victimes à une justice qui, si elle reconnaît enfin les faits, les oblige à se justifier, à se souvenir dans le détail, à revivre.

La pièce explore cette tension : entre institution qui blesse encore parfois les victimes, et besoin profond de réparation. Car au fil du procès, à travers les rencontres, les solidarités, la sororité, quelque chose se redresse.

Le chemin est long, mais il existe. Et parfois, dans les failles mêmes de la justice, surgit une forme de réparation : imparfaite, mais réelle.